Pain(t)| Gaëlle & Calvin

Toujours autant porté par l’enthousiasme de ce moment qu’on s’apprête à partager, je profite du fait qu’elle soit remontée pour aller également récupérer le tabouret dont elle parle. Je le trouve assez facilement et je retrouve Gaëlle occupée à finaliser son installation lorsque je redescends.

-C’est parfait ! C’est vrai qu’elle a l’air confortable ..! Je vais essayer de pas trop la tacher.

Mon regard s’attarde un moment sur elle avant qu’elle ne se tourne vers moi et que je remonte jusqu’à son regard. Mon coeur a un raté. On aurait dit que le temps s’était figé le temps de quelques micros secondes. Elle est si belle. Je vois son geste en suspens, et mon premier réflexe serait de dénouer ce lien moi même … Qu’elle n’hésite pas. Mais je ne comprends que trop bien ce petit moment de flottement. Ce n’est pas anodin.
Des femmes se sont déjà retrouvées nu devant moi. Pour me servir de modèle. Mais je ne peignais pas directement sur elles, et elles n’étaient pas Gaëlle. Je m’attarde donc dans son regard, m’humectant les lèvres avant de reprendre conscience du moment présent et hocher lentement la tête.

-On peut commencer. En scène ...

J’esquisse un rapide sourire. Mon coeur accélère. Je reste encore un moment là, planté devant elle, avant de me rendre compte que ça peut peut être faire un peu voyeur de rester là, à attendre qu’elle se débarrasse de son peignoir. Je me passe donc une main contre la nuque en me raclant la gorge.

-Installe toi, je vais te montrer des croquis …

Peut être que ça la gène un peu aussi … ou qu’elle ne sait pas trop comment s’y prendre. Dan le doute, donc, je me détourne, le temps de me pencher sur mon sac à dos et sortir un carnet à croquis sur lequel j’avais fait quelques essais de motifs qui feraient penser à des écailles de sirène. Mon coeur, lui, ne veut pas se calmer. Et je l’imagine déjà, étendue nu au milieu de ce nid de plume … Ca commence bien.