par Jezebel Macguire Sam 25 Mar - 17:46
Je connais peu d'hommes qui s'appliquent encore à faire le baise-main … à vrai dire, je n'en connais que deux, Madison compris. A croire que c'est les plus originaux qui gardent encore ce genre d'égards pour une femme. Ca ne me surprend donc pas vraiment, commençant à connaître le légiste. La comparaison au magicien me fait sourire, je la trouve plutôt bien adaptée. Ca lui va bien. Et si il n'était pas un bon magicien, jamais je ne lui aurai confié autant d'affaires, et je ne continuerai certainement pas à lui faire confiance. Enfin, c'est peut être un mot un peu trop fort … Je fais confiance à très peu de gens … et encore moins dans ce contexte là. Et puis je note le fait qu'il prend soin de garder un code de langage qui ne saurait renseigner quelques oreilles trop indiscrètes … Effectivement, employer des mots tels que mafia, disparition de corps, meurtre … n'est pas conseillé, même en terrain qu'on peut qualifier comme … « ami ». En parlant d'oreille indiscrète … le patron du bar revient avec la bouteille que je lui avais commandé. Le laissant déposer le tout sur la petite table face à moi, je garde donc le rapport plié que le légiste venait de me confier, un petit sourire aux lèvres. -Il me tarde de découvrir quelle carte vous avez su sortir de votre manche ! Lui signifiais-je, gardant le lexique de la magie vu que c'est là dessus qu'il était parti. Le patron du night club dépose débouche habilement la bouteille, les bulles se réveillent quand le bouchon saute dans la main de l'homme et il verse le contenu rosé dans les deux flûtes avant que la mousse ait pu sortir de la bouteille, sans gâcher la moindre goutte de champagne. Il prend également soin de me servir en première. Je le remercie d'un léger signe de tête, restant silencieuse, et attend qu'il soit reparti pour enfin déplier le rapport et le parcourir des yeux. A mesure que mon regard évolue sur les mots et les phrases rapportés, mon sourire s'agrandit. Ne travaillant pas tout le temps avec des personnes délicates, et réfléchies, il n'est pas rare que je doive passer derrière elle pour … faire le ménage. Dans certains cas, je peux me débrouiller, dans d'autres, je fais appel à Monsieur Gregg pour qu'il retouche le rapport d'autopsie et évite ainsi les forces de police de venir trop fouiner dans nos affaires. Dernièrement, un de mes hommes a pété un plomb et a éliminé un homme d'affaire un peu récalcitrant … quand je préfère moi éviter le moins d'assassinat possible. Surtout dans ces conditions. Bref, il l'a tué dans son bureau … donc qui dit bureau en heure de pointe dit pleins de témoins potentiels … Et si on peut se débarasser de quelques témoins gênants, tout un immeuble ça devient plus … compliqué. Dans tous les cas, Monsieur Gregg a réussi à faire passer tout ça pour un suicide … dans les grandes lignes. Me voilà déjà plus soulagée. -C'est du très bon travail ! Lançais-je, satisfaite. Mais je n'ai aucun mérite, et parfois les maladresses des uns font les affaires des autres ! Je lui fais un rapide clin d’œil et sors de mon sac à main une enveloppe bien matelassée. Présentée comme elle l'était, on n'imagine pas forcément qu'elle contient une épaisse liasse de billets … Des grosses coupures. Je dépose l'enveloppe sur la table basse, juste à côté de sa flûte de champagne et prend la mienne, levant légèrement mon verre. -A cette affaire, et aux suivantes ? Lui proposais-je avec un sourire légèrement complice, sous entendant ainsi que je souhaitais réitérer l'expérience … pas plus tard que maintenant d'ailleurs.